Il était une fois un gardien et son feu, et leur combat. Nul ne saurait dire lequel des deux pré-existait à l'autre, et nul n'existant pas, cela les arrangeait beaucoup. Le gardien aimait à croire que ses mains avaient façonné la bougie qu'habitait le feu, et le feu se persuadait que sa naissance avait révélé au gardien la conscience de sa propre existence.
Un souffle les séparait.
Le gardien a peur du noir et ne peut de ce fait détacher les yeux du feu, y voyant une absence de ténèbres. Le feu le sait et joue les éclaireurs en découvrant de temps en temps un peu de terrain pour le gardien. Mais pas trop. Celui-ci ne doit pas penser qu'il l'a sous son contrôle.
Tout est à faire. Promiscuité de la lutte.
Les opposants s'opposent.
Et l'un finit par parler :
"Si tu es mon soleil, alors allume ma clope !"
Après y avoir réfléchi, il sourit. Le gardien sait qu'il tient le feu par une partie charnue, si tant est que celle-ci puisse lui être attribuée. S'il ne peut allumer sa cigarette ce sera par extinction, ce que ne veut pas le feu. Le gardien prend du tabac (il avait vu un bout de paquet il y a longtemps dans un coin, que sa mémoire a mis dans un des siens), une feuille (un paquet est en évidence sous la bougie) et entame la phase compliquée du roulage.
Un souffle les séparait.
Le gardien a peur du noir et ne peut de ce fait détacher les yeux du feu, y voyant une absence de ténèbres. Le feu le sait et joue les éclaireurs en découvrant de temps en temps un peu de terrain pour le gardien. Mais pas trop. Celui-ci ne doit pas penser qu'il l'a sous son contrôle.
Tout est à faire. Promiscuité de la lutte.
Les opposants s'opposent.
Et l'un finit par parler :
"Si tu es mon soleil, alors allume ma clope !"
Après y avoir réfléchi, il sourit. Le gardien sait qu'il tient le feu par une partie charnue, si tant est que celle-ci puisse lui être attribuée. S'il ne peut allumer sa cigarette ce sera par extinction, ce que ne veut pas le feu. Le gardien prend du tabac (il avait vu un bout de paquet il y a longtemps dans un coin, que sa mémoire a mis dans un des siens), une feuille (un paquet est en évidence sous la bougie) et entame la phase compliquée du roulage.
Le feu, ironiquement, pense être celui qui est actuellement roulé. Il se le dit. Le gardien a fait un choix : celui du suicide programmé par enfumage. Et laisse le feu devant le même dilemme qu'il s'est posé (il y a apparemment un certain bail) : mettre Fin et ainsi être le premier à finir la lutte ou rester et expérimenter la solitude ?
Le feu s'ébroue et réfléchit.
Le gardien allume sa cigarette roulée et tire une bouffée. Il a gagné il le sait. L'existence du feu ne lui pèse plus puisque la sienne appartient désormais à la Mort. En détruisant l'opposition il a crée sa victoire.
Il ferme les yeux sardoniquement.
Le feu s'ébroue et réfléchit.
Le gardien allume sa cigarette roulée et tire une bouffée. Il a gagné il le sait. L'existence du feu ne lui pèse plus puisque la sienne appartient désormais à la Mort. En détruisant l'opposition il a crée sa victoire.
Il ferme les yeux sardoniquement.

"Je le reprends si tu n'en prends donc donc plus soin"

Dit une main qui apparaît. "Une main ?" pense le gardien.
"Une main ?" crie sa voix.
Il tourne les yeux vers sa provenance mais il est trop tard. Il avait déjà fermé les yeux avant. Il n'avait jamais regardé au bon endroit. Deus ex machina lui vient en tête. Ils n'avaient jamais été deux. Sa perception se fane, s'efface. Il réécrit, crachote, repense, crapote, rature et pense en un millième de seconde. En terme de faciès, cela donne :
"Une main ?" crie sa voix.
Il tourne les yeux vers sa provenance mais il est trop tard. Il avait déjà fermé les yeux avant. Il n'avait jamais regardé au bon endroit. Deus ex machina lui vient en tête. Ils n'avaient jamais été deux. Sa perception se fane, s'efface. Il réécrit, crachote, repense, crapote, rature et pense en un millième de seconde. En terme de faciès, cela donne :

"COMBIEN..." devient plus qu'un cri étouffé, une variable vérité.
Le feu vacille. L'éclat de sa flamme se confond avec celui de son rire. Il a compris lui aussi l'étroitesse de la vision de son monde. Mais la main se rapproche.
Le feu vacille. L'éclat de sa flamme se confond avec celui de son rire. Il a compris lui aussi l'étroitesse de la vision de son monde. Mais la main se rapproche.

Le feu se force. La main saisit.


Le feu brûle toujours. Mais il n'est plus feu, il est gardien.
Le feu dans le gardien se consume : il ne sait faire que ça après tout.
Le gardien dans le feu s'interroge : pareil.
Le gardien et le feu ne sont plus. Seul subsiste un point d'interrogation ciré et incandescent au-dessus duquel un visage se penche.
Si ? avait des oreilles, il entendrait : "Déesse. Pas deus. Et maintenant je prends."
Le feu dans le gardien se consume : il ne sait faire que ça après tout.
Le gardien dans le feu s'interroge : pareil.
Le gardien et le feu ne sont plus. Seul subsiste un point d'interrogation ciré et incandescent au-dessus duquel un visage se penche.
Si ? avait des oreilles, il entendrait : "Déesse. Pas deus. Et maintenant je prends."

Mais ? ne sait que s'interroger. Fort à propos certes, mais il ne sait rien faire d'autre. Il ne se voit donc pas assimiler.

"Un de plus"
Il y eut une fois un gardien et son feu, et leur combat. Et personne ne vaincu l'autre, ils furent tous les deux perdants pour ne pas avoir su se poser la bonne question : combien de fois une femme pourra-t-elle brûler un homme par son feu et ne garder la flamme que pour elle ?
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